Synthèse d'influences anciennes et contemporaines, la recherche picturale d'Elise BARAT adopte une conception de la peinture paysagère différente et novatrice. L'artiste a pour but, dans cette mise à la renverse, de créer un miroir du monde, un ailleurs détaché de son double réel et objectif. En partant d'une perte de repère, générer un glissement vers l'intangible, l'ambigu et le rêve. Les points de vue en plongée portent le focus sur la surface liquide et, par la liquéfaction propre au reflet, liquident le réel au profit d'une image à l'immatérialité mouvante. Cette mouvance presque textile, écho diffus d'une passion pour les arts de la mode vise la transparence, la fluidité. L'étoffe aquatique est quelquefois brisée par le sillage d'un oiseau, qu'Elise BARAT conçoit comme un élément dynamique, détaché de toute anecdote, évoquant l'idée d'un cheminement, de trace, de fugacité. Dans ces paysages liquides, il n'y a plus ni haut ni bas, seulement des strates de mondes superposés, en un troublant feuilletage. Roches immergées plus ou moins profondément, reflets de ciel, de végétation, s'imbriquent à la renverse. Au travers de ce tissage d'éléments terrestres, aériens et liquides, le regard porté est pluriel et uni à la fois, total et pourtant fragmentaire. |